Laurence Ferrari et Renaud Capuçon, ou l’art de côtoyer les puissants
La journaliste Laurence Ferrari et le violoniste Renaud Capuçon ont réussi à conquérir à la fois l’extrême droite et la Macronie, à séduire Vincent Bolloré comme Bernard Arnault, et se sont rencontrés à un dîner de Michel Barnier. Grâce à leurs leviers politiques et économiques, ils concentrent un pouvoir médiatique et culturel inédit, en France et en Suisse. Un système que nous nous proposons d’éclairer au fil de cette exploration.
Le modèle capitaliste allemand est responsable de la montée de l’extrême droite
En Thuringe, dans l’ancienne Allemagne de l’Est, l’AfD, parti d’extrême droite, a remporté pour la première fois les élections régionales. Son succès est le fruit d’un modèle économique à bas salaires, particulièrement inégalitaire et socialement violent, qui a lui-même alimenté la réaction anti-migrants.
« L’antitsiganisme passe toujours sous les radars médiatiques »
Alors que les actes et propos antitsiganes sont en recrudescence, la députée LFI, Ersilia Soudais, entend lancer une initiative parlementaire pour se saisir du sujet. Lors d’une conférence de presse, jeudi 19 septembre, l’élue de Seine-et-Marne a également annoncé qu’elle porterait une proposition de résolution visant à faire reconnaître la responsabilité de l’État français dans le génocide tsigane durant la Seconde Guerre mondiale.
Angleterre : émeutes racistes et banalisation de l’extrême droite
Quelques semaines après les élections générales britanniques du 4 juillet 2024, des émeutes racistes ont éclaté en Angleterre. Suite à l’assassinat de trois enfants à Southport, près de Liverpool, le 29 juillet, de fausses informations ont rapidement été propagées sur les réseaux sociaux, affirmant que l’assassin serait un immigrant musulman. Aussitôt, dans plusieurs villes, des personnes non-blanches, leurs maisons, leurs commerces, leurs lieux de culte, ainsi que des foyers d’accueil pour migrants ont été pris pour cibles par des groupes majoritairement masculins et blancs qui ont organisé de véritables chasses à l’homme.
États généraux de l’information : « Bolloré peut dormir tranquille »
Grand chantier voulu par Emmanuel Macron, les États généraux de l’information ont mobilisé 22 assemblées citoyennes, 174 auditions, des dizaines de contributions écrites, et ce, pendant 9 mois de travaux. Leurs préconisations ont été remises au président de la République, jeudi 12 septembre. Répondent-elles à « l’urgence démocratique », alors que le journalisme et le droit à l’information sont menacés ? Entretien avec le chercheur Alexis Lévrier.
L’attirance de l’ultra-droite française pour la Russie de Poutine
Les liens entre la Russie et l’extrême droite française ont largement évolué avec le temps. Après la Révolution de 1917, un certain nombre de Russes exilés se rallient à la droite radicale française, avant tout par antisoviétisme. Durant la guerre froide, si l’extrême droite européenne, en France comme ailleurs, est restée essentiellement hostile au communisme, une partie de ses membres ont voulu voir dans l’URSS une option alternative au mondialisme honni déployé par Washington. Aujourd’hui, le régime de Vladimir Poutine, qui se présente comme le tenant des « valeurs traditionnelles », séduit largement la droite du spectre politique français ; mais au sein de cette mouvance, la guerre en Ukraine a suscité une profonde ligne de fracture.
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Collaboration avec l’extrême droite : comment la Russie déstabilise la France
Propos racistes à l’école, popularité de Bardella : les profs face aux idées d’extrême droite
Alors que monte le vote en faveur de l’extrême droite, l’école n’échappe pas à ses idées. Les enseignantes et enseignants font face à une libération de la parole raciste, notamment dans les territoires et villes où est implanté le RN.
Comment le RN « arrive à détourner les institutions démocratiques »
La chercheuse Estelle Delaine a passé quatre ans aux côtés du RN au Parlement européen. Elle a observé « la présence paradoxale de l’extrême droite » au sein de l’institution. Pour Basta !, elle la met en parallèle avec la situation française.
Bruno Retailleau : l’extrême droite au gouvernement
« Le Premier ministre illégitime, Michel Barnier, avait promis, après avoir été nommé à Matignon par Emmanuel Macron, que son gouvernement serait »équilibré, représentatif et pluriel« . Mais on retiendra surtout que la promesse faite par le Premier ministre de constituer un gouvernement diversifié était mensongère et que Michel Barnier, en proférant cet énorme bobard, s’est inscrit dès son installation à Matignon, dans la parfaite continuité des sept années durant lesquelles le macronisme a installé le mensonge au plus haut sommet de l’État. Dans la réalité, en effet, ce gouvernement, dont la nomination intervient deux mois et demi après la victoire de la gauche aux élections législatives, est, comme l’a très justement relevé le socialiste Olivier Faure, le plus à droite de la cinquième République. Ce qui n’est pas peu dire. Et il compte des ministres dont nous verrons que rien ne distingue leur discours de ceux de l’extrême droite. »
Les Néo-fascismes européens et les mondes arabo-musulmans
Le courant nationaliste-révolutionnaire (dit « NR ») se vit comme l’extrême gauche de l’extrême droite. Il correspond, avant tout, à la réintroduction à l’intérieur du néofascisme français de l’historiographie relative à la Révolution conservatrice et au national-bolchevisme allemands, sur fond d’une identification aux nationalismes de libération du Tiers-Monde. Il s’agit d’une nébuleuse dont les groupuscules ont une existence souvent fugace mais qui entretient un jeu d’influences mutuelles avec la Nouvelle droite.
Fragments sur les temps présents 5-08
PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) en grève : « casser notre métier est un signe de l’extrêmed roitisation de la société »
Ce 19 septembre, l’intersyndicale de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) appelle à la grève pour la troisième fois en un mois. Un mouvement inédit dans la profession, qui s’oppose au non renouvellement d’environ 500 contractuels. Alors que le gouvernement Macron affiche sa sévérité face à la délinquance des mineurs, des syndicalistes n’hésitent pas à faire le lien entre le saccage de leur métier et l’extrême droitisation de la société.
Face à l’ombre du pogrom ordinaire
Lors des émeutes racistes anglaises d’août 2024, la violence et la haine se sont affichées comme un ciment familial et communautaire. Comme une évidence partagée. Cette tentation du pogrom ordinaire éclaire la centralité du racisme dans l’enracinement culturel de l’extrême droite, en France comme en Angleterre. Elle nous met en demeure d’incarner une autre conception de la communauté nationale.
Dans les médias d’extrême droite, une croisade anti-écolo
Nier le changement climatique, attaquer les militants, développer une « écologie de droite » : dans les médias d’extrême droite, cette triple mission dessine les contours de leur projet raciste, défendu comme « civilisationnel ».
Après Crépol, le procès des « abreuvés de haine par les médias et les politiques »
Cinq internautes étaient jugés le 18 septembre 2024 pour des messages de haine et des menaces de mort sur les réseaux sociaux après l’affaire Crépol. Derrière leurs posts se dessine la normalisation de la haine et des discours d’extrême droite.
De Jean-Marie Le Pen à Bardella : révélations sur les combines et détournements de fonds du RN
Les scandales politico-financiers ont toujours nourri les discours électoraux du Front National, devenu depuis le Rassemblement National. Certains d’entre vous se souviennent peut-être du slogan que le parti d’extrême-droite utilisait pendant les élections législatives de 1993 : « mains propres et tête haute ». Une formule qui était censée montrer la probité et l’honnêteté du FN, face aux partis traditionnels supposément gangrenés par la corruption.
Terrorgram : les réseaux terroristes d’extrême droite veulent mener un « Djihad blanc »
Sur Telegram et Signal, ils s’inspirent des méthodes de Daech pour enclencher une guerre civile et faire advenir une société suprémaciste.
Et toujours sur le site de l’ADN la page regroupant les articles sur l’extrême droite.
Louis Sarkozy : à la télé du meilleur copain de papa
Encore un jeune homme talentueux, méritant, qui ne doit sa réussite qu’à son travail et son intelligence. Et ne dites surtout pas que Louis Sarkozy est une petite crotte de nez qui ne doit son existence médiatique qu’à son papa, et au fait que la chaine LCI soit possédée par un ami de la famille.
La Chapelle-d’Angillon : soixante ans de propagande fasciste
C’est l’heure des grandes vacances. On se cherche des spectacles. S’il y a des endroits où aller pour s’amuser entre camarades de lutte, il y a aussi des endroits à boycotter fermement. En voici un à combattre, que vous soyez Belge, Suisse, Parisien, Dijonnais, Brestois, ou autre : la Chapelle-d’Angillon. En effet, au nombre des plus belles histoires de l’Oncle Adolf, il convient aujourd’hui d’ajouter les Médiévales subventionnées de la Chapelle-d’Angillon sur lesquelles se sont penché les fées bienveillantes de Pétain, de la Waffen SS, de l’OAS, de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, d’Ordre Nouveau, du PFN, et, naturellement, de l’inénarrable DRAC Centre-Val-de-Loire.
La sélection : un podcast de la plateforme Spectre
Viktor Orbán, ou quand l’autoritarisme néolibéral fusionne avec le nationalisme réactionnaire
Dans ce nouvel épisode de « Minuit dans le siècle », on s’arrête sur l’un des représentants les plus influents des extrêmes droites contemporaines, en Europe et au-delà : Viktor Orbán. Modèle de Marine Le Pen en France, en raison notamment de ses politiques xénophobes et de sa longévité au pouvoir, il entretient de bonnes relations avec Vladimir Poutine mais aussi Narendra Modi, Recep Erdoğan, Benjamin Netanyahou, ou encore Donald Trump. Si les choix politiques d’Orbán s’ancrent dans l’histoire de la Hongrie, elles ne reflètent en rien un simple particularisme hongrois. Il se pourrait même d’ailleurs que sa trajectoire, exprimant une synthèse entre le néolibéralisme d’origine thatchérienne (qui fut son inspiration initiale) et le nationalisme réactionnaire (pour lequel il a opté ensuite), ait anticipé des transformations qui sont à l’œuvre dans les droites de nombreux pays, y compris en France.