photo © Serge D’ignazio
Allons-nous encore longtemps regarder croître et déborder, avec effarement et comme paralysé.es, le fleuve nauséabond alimenté par les marchands de haine ? Allons-nous continuer de nous contenter de pétitions, sans lendemain, contre la montée de l’extrême droite et la banalisation insupportable des discours d’exclusion et de haine au quotidien ?
Allons-nous, comme dans les années 1930 laisser doucement l’intolérance et le rejet de l’autre s’emparer des esprits ? Nous sommes suffisamment avertis depuis l’affaire Dreyfus jusqu’à l’arrivée des nazis au pouvoir, après l’incendie du Reichstag le 27 février 1933, des conséquences dramatiques du silence de la plupart des responsables politiques pour enfin organiser un sursaut à l’image des protestations massives des populations allemandes qui viennent de se dérouler dans les différents Länder contre le fascisme.
Il devient désormais urgent de défendre et faire connaître, par le biais d’une large coordination, toutes les initiatives possibles et imaginables pour faire reculer de manière significative les idées et les projets de l’extrême droite et d’une droite qui n’hésite plus à présenter son vrai visage.
Il devient désormais urgent de penser et d’œuvrer collectivement à une riposte antifasciste qui s’oppose aux discours et aux actes racistes et d’exclusion, qui vienne dénoncer les fausses informations, les faux semblants, les fondements idéologiques de cette extrême droite.
C’est la raison pour laquelle nous appelons à organiser – dès que possible – des Assises antifascistes au plan national qui auront pour premier objectif la rédaction d’une plateforme commune, outil mobilisateur destiné à mutualiser, à faire connaître et à démultiplier les actions des collectifs, associations, syndicats, médias alternatifs qui, en se fédérant, contribueront à faire pièce à la marée brune qui menace de nous submerger.
Il s’agit de créer, avec toutes celles et tous ceux qui s’en empareront, un réseau antifasciste et anti autoritaire sur l’ensemble du territoire, dont ces premières Assises détermineront également la forme, le nom, les modes de fonctionnement démocratiques, les différents canaux d’expression et la recherche de moyens financiers destinés à le faire vivre.
Un réseau qui aura vocation à se développer dans les quartiers, dans les entreprises, dans les lycées et les facs.
Un réseau pluriel et multiforme, une présence citoyenne critique et consciente du danger imminent, à travers toutes les formes d’expression possibles et imaginables pour défendre, becs et ongles, les idées de partage, de solidarité et d’égalité des droits.
Avec un objectif commun : barrer la route à l’extrême droite et aux droites imprégnées par les mêmes idées brunes, par tous les moyens légaux à notre disposition ainsi que, le cas échéant, ceux de la désobéissance civile.