Revue de presse #3

Une revue de presse bien dense pour novembre et décembre 2024, l’occasion de revenir sur certains sujets, de vous faire découvrir des médias, des textes importants, des podcasts passionnants et des émissions à voir ou à revoir. Bonne lectures, bonnes écoutes, bons visionnages et bonne année antifasciste !

Violence, hooligans et néonazis : la bataille de l’extrême droite en Bretagne

Menaces de morts contre des élus ou des journalistes, attaques de festivals ou de lieux alternatifs, manifestations contre des étrangers ou agressions de personnes LGBT+… Depuis deux ans, la Bretagne est gangrenée par des actions menées par l’extrême droite. Des groupes violents, parfois accompagnés de hooligans, se sont montés dans des villes pourtant marquées à gauche comme Rennes (35). Alors que la région est historiquement peu favorable dans les urnes au Rassemblement national (RN).
Une enquête vidéo lié au travail de cartographie réalisé par StreetPress.

L’extrême droite comme promesse unitaire

La revue belge Aide-mémoire consacre un gros dossier aux extrêmes droites dans son numéro 104 de l’automne 2024. Parmi ses éléments on trouve un entretien avec Nicolas Lebourg de Gaëlle Henrard, titré « L’extrême droite et le goût rassurant de l’unité« , repris par Fragments sur le temps présent
Et pour voir le sommaire et commander ce super numéro d’Aide-mémoire c’est par là

Retailleau offre la rue à Le Pen : la normalisation de l’extrême droite en marche

Le 23 novembre 2024, lors d’une marche féministe, un groupuscule identitaire a défilé sous protection policière, malgré l’opposition des organisatrices. Une stratégie d’État et un précédent inquiétant ?
Un texte paru sur le blog de Mediapart de la journaliste Leane Alestra de Manifesto XXI mag queer féministe

Et toujours sur le blog de Mediapart

Ce que la réélection de Donald Trump dit de nos démocraties

S’imposer à la tête de toutes les institutions démocratiques tout en faisant peser sur elles une menace existentielle des années durant, c’est le tour de force d’un phénomène politique qui ne se limite pas à Donald Trump.
Un billet du blog de Médiapart signé par Nathalie Tehio présidente de la LDH

« Le RN c’est aussi le grand patronat »

Par idéologie ou par intérêt de classe, une part croissante des élites économiques s’est mise à voter à l’extrême droite. Un entretien sur CQFD avec le sociologue Théo Bourgeron, enseignant-chercheur à l’université d’Édimbourg, et en video sur Blast

Bernard Arnault : celui qui a provoqué le chaos politique

«Il faut à tout prix éviter un Premier ministre de gauche !» Voilà ce qu’a exigé le multimilliardaire Bernard Arnault auprès d’Emmanuel Macron et de Nicolas Sarkozy durant l’été. Un article de Contre Attaque sur l’autre grand patron qui rêve de devenir un autre maître des horloges.

Manuel Valls, nouveau ministre des colonies

En 2012, Manuel Valls alors ministre de l’intérieur du nouveau président de la République François Hollande, concrétise une promesse de campagne en signant une circulaire qui permet d’assigner à résidence les familles sans papiers avec leurs enfants et non pas de les placer en centre de rétention comme auparavant. Le soir même pourtant, le cabinet de Valls informe la presse que cette circulaire ne s’appliquera pas au département de Mayotte. Les enfants Comoriens « en situation illégale » à Mayotte continueront d’être enfermés au centre de rétention de Pamandzi, enfer carcéral-tropical, le plus surpeuplé, le plus délabré du territoire français.
Un article sur le site de Survie l’association qui lutte contre la Françafrique


Louis Sarkozy : le capital médiatique s’hérite aussi

Un article sur publié par L’Acrimed : « Cyprien, vous nous révélez une information qui va faire du bruit, plastronne Apolline de Malherbe au micro de RMC. Louis Sarkozy, le fils de l’ancien Président, se lance en politique ! » Et oui le pêre est sous bracelet éléctronique au Bahamas tandis que le fils commence à se construire une carrière grâce aux médias amis du père, une histoire d’héritage…
Sur le site de l’Acrimed

Mussolini gol

L’image glaçante paraît sortie de l’Italie des années 1920 : des dizaines de supporters, bras droit levé en un signe de salut romain, symbole fasciste bien connu, et scandant le nom d’un certain Mussolini. Mais nous sommes bien le 22 décembre 2024 et c’est l’arrière petit-fils du Duce qui est acclamé. Et oui c’est comme çà de l’autre côté des Alpes et c’est à lire sur Contre Attaque.

Et pour prolonger l’incursion dans la botte

Italie : une loi liberticide, esclavagiste et policière

En Italie aussi, depuis de nombreuses années, sous les prétextes les plus divers, des gouvernements de différentes couleurs ont mis en place des lois visant à restreindre la liberté de faire grève, de lutter, de manifester. Le gouvernement Meloni est déterminé à poursuivre cette opération en faisant faire à la répression étatique des luttes et de la contestation elle-même un saut qualitatif et quantitatif par le biais du projet de loi 1660, approuvé le 18 septembre 2024 par la Chambre des députés. Une loi dans le prolongement de la loi Rocco, loi fasciste de 1926 toujours en vigueur et toujours utilisée pour criminaliser les opposants…
Un article publié dans Les Utopiques n°27 (à paraître) et disponible sur le site Entre les lignes entre les mots

Le fascisme est-il de gauche ?

« Chère Frustration » est une rubrique créée par le magazine en ligne Frustration pour permettre aux lectrices et lecteurs d’adresser des questions, des remarques ou des témoignages sur lesquelles elles ou ils souhaitent une réponse publique. Aujourd’hui, le comité de rédaction répond à Raziel qui demande des arguments factuels contre celles et ceux qui affirment que le fascisme proviendrait de la gauche.
Quelques rappels qui ne font pas de mal.
Sur le site de Frustration le média de la lutte des classes

La possibilité d’une vie non fasciste

Chroniques d’une Allemagne hantée rassemble des textes de Klaus Theweleit écrits entre 1977 et 2021, traduits en français par Christophe Lucchese, et accompagnés d’un entretien inédit. Klaus Theweleit y pose la question qui a hanté toute une génération au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et n’a cessé de nous hanter depuis : comment vivre une vie non fasciste ?
Les deux extraits (« Freud, Canetti, Warhol : retirer à l’individu sa gravité historique » et « En finir avec la grammaire œdipienne ») publiés par Trou noir s’inscrivent dans un vaste entretien, réalisé en 2024 par Déborah V. Brosteaux et Christophe Lucchese avec Klaus Theweleit.
C’est sur Trou noir, voyage dans la dissidence sexuelle

Penser la domination blanche

Recension par Contre temps du livre des sociologues Solène Brun et Claire Cosquer qui viennent de publier La Domination blanche, aux éditions Textuel et un extrait du troisième chapitre, dans lequel – après avoir questionné la blanchité comme identité et comme privilège (dans les deux chapitres précédents) – elles l’analysent comme rapport social, et plus précisément en tant que rapport de domination.
C’est chez Contre temps

Javier Milei, le bilan catastrophique de l’extrême droite au pouvoir

Une petite musique monte en France, jouée par quelques politiques ou médias de droite, selon laquelle il faudrait s’inspirer de la politique libertarienne du président argentin Javier Milei. Mais qu’en est-il réellement, un an après sa victoire électorale ?
C’est sur Rapports de force

Nous, fils d’Eichmann

« Nous, fils d’Eichmann » est une compilation de deux lettres envoyées par Günther Anders au fils aîné d’Adolf Eichmann : Klaus Eichmann, né en 1936. Dans ces lettres, Anders tend la main à Klaus et l’invite à devenir un « Eichmann pour la paix » à l’image de Claude Eatherly, pilote ayant largué Little Boy sur Hiroshima le 6 août 1945. Malgré l’échec d’Anders à convaincre Klaus Eichmann, cet ouvrage n’en demeure pas moins riche en enseignements sur notre époque
Une recension proposée par l’Atelier d’Écologie Sociale et Communalisme

Travailler la nuit augmente de 50 % la probabilité de voter RN

Travailler en horaires décalés, avec de fortes contraintes physiques ou peu d’autonomie, sans pouvoir en parler, contribue au vote RN. C’est ce que défend l’économiste Thomas Coutrot, invité à débattre avec des salarié·es.
C’est chez Basta !
et toujours chez Basta !

Des mesures pro-riches : voici ce qu’a voté le RN à l’Assemblée nationale sur le budget

Basta! s’est penché sur l’attitude du parti d’extrême droite lors du débat budgétaire. Il en ressort la défense des intérêts les plus fortunés.

Violences d’extrême droite : la stratégie du guet-apens

Les agressions violentes de l’extrême droite se multiplient. Filmées, elles sont mises en scène, musique à l’appui, et diffusées sur Ouest Casual, le canal Telegram officieux des nervis du GUD.
Sur Blast le souffle de l’info

Investir le mot Bolloré ?

Merveilles du monde, paru cet été aux éditions Al Dante, rassemble des mails envoyés avec plus ou moins d’humour durant les couvre-feux d’octobre 2020 qui partagent un souci commun : celui de ne rien céder à ce milliardaire d’extrême-droite. Préparer l’offensive se joue tout autant sur les étals des librairies que dans nos langues et nos imaginaires.
Sur Lundimatin par ici

Un écho dégueulasse

Sur la bien douteuse réfutation de l’usage du mot « génocide » pour qualifier la guerre à Gaza. Retour sur un texte d’Alain Finkielkraut, parue dans Le Figaro, dans lequel il considère que le mot de « génocide », à propos de Gaza, « permet de nazifier les Juifs, de leur faire perdre leur crédit victimaire ». Une allégation qui n’est pas sans rappeler les idées nauséabondes des antisémites et négationnistes.
Un article paru à l’origine dans Politis et disponible sur le site Les mots sont importants, et l’occasion de vous faire découvrir ce site sur le langage et son importance.

Violences : dépasser l’indignation

La lutte contre les violences faites aux femmes est multiple. Les dénonciations des actes sexistes ici et ailleurs fleurissent. Ce sont des bonnes nouvelles. En même temps, la montée en puissance d’un masculinisme politique explose. Comment expliquer ce vase communiquant ? Comment le combattre ? Joelle Palmieri propose de transformer les langages et de les transformer en radicalité.
Le Blog de Joëlle Palmieri

Podcast :

Comment le fascisme inonde notre langue

Auteur de la retentissante retraduction de «Mein Kampf», le traducteur germaniste Olivier Mannoni arrive au Poste avec un nouveau bouquin : Coulée brune – Comment le fascisme inonde notre langue, Éditions Héloïse d’Ormesson. Il décrypte les dérives du langage, où conspirationnisme et extrême droite s’entremêlent.
C’est sur Au poste

Première Secousses, le livre audio des Soulèvements de la terre

Premières secousses est un livre manifeste autant que récit, une oeuvre ressource et un essai collectif visant à susciter les débats essentiels à tout réseau de résistance. Il a été écrit par des dizaines de mains depuis le cœur du mouvement, pour mettre en partage les expériences, les hypothèses et les paradoxes qui donnent au corps aux soulèvements de la terre et appeler à leur donner suite.
Bonne écoute ! C’est par ici

« Les Raudi-e-s » : un nouveau souffle pour l’antifascisme dans le Pays des Trois Frontières

Le podcast « Les Raudi-e-s » fait ses débuts avec un premier épisode sur l’antifascisme dans le Pays des Trois Frontières. Le nom de cette webradio s’est fait assez naturellement en clin d’œil au journal « Le Raudi » paru entre 1975 et 1976 comme un bol d’air subversif contre le nucléaire notamment.
C’est sur Manif-Est.infos qu’on en cause

Sur les écrans :

« Un fascisme est déjà là »


Une rencontre avec Michel Feher philosophe qui vient de publier Producteurs et parasites. L’imaginaire si désirable du Rassemblement national, à La Découverte, dans lequel il analyse le discours du RN et conceptualise l’imaginaire du RN comme « producerisme », soit l’idée selon laquelle les improductifs sont des parasites et qu’ils doivent être épurés du corps social, nous reviendrons avec lui sur la manière dont la fascisation consiste à passer d’un parasitisme productiviste général (de droite) à un parasitisme racialisé (d’extrême-droite).
C’est sur Lundimatin et leur rencontres du Lundisoir

Pop fascisme : une armée d’influenceurs pour gagner la bataille culturelle

En à peine quelques années, les idées et les mots de l’extrême droite se sont imposés dans le débat public et la société. Mais aussi à l’Assemblée nationale. En 2017, le Front National avait 8 députés, le RN en a aujourd’hui 141 si on compte leurs alliés… On pense souvent au rôle des médias dans cette ascension. Mais si c’était finalement aussi grâce à internet que les idées racistes et anti-progressistes d’extrême droite étaient devenues mainstream ?
C’est le constat de Pierre Plottu et Maxime Macé, invités par Blast, qui enquêtent depuis 10 ans sur la mouvance et ont publé récement Pop fascisme Comment l’extrême droite à gagné la bataille culturelle sur internet.
C’est en vidéo et sur Blast Le Souffle de l’info

« Pop fascisme » en France et aux États-Unis

On reste dans le sujet avec l’émission mensuelle « Extrêmorama », animée par David Dufresnes sur sa chaîne Twitch « Au poste », qui débarque sur Mediapart. Ce mois-ci, l’émission décrypte l’intense combat mené par la fachosphère sur internet et revient sur l’élection de Donald Trump. Avec Marine Turchi, journaliste à Mediapart ; Maya Kandel, chercheuse indépendante, associée à Paris III-Sorbonne Nouvelle ; Maxime Macé, journaliste à Libération et coauteur de Pop fascisme (Divergences) ; Pierre Plottu, journaliste à Libération et coauteur de Pop fascisme (Divergences).
Extrêmorama c’est par là

Notre sélection du mois :

Dernière station avant le fascisme ?

Pour bien démarrer l’année Jean-François Bayard signe un texte paru sur Blast où il est question de langage et de nommination : « Parler de fascisme pour caractériser le danger qui pèse sur nos démocraties ne revient pas à l’assimiler au mussolinisme ou à l’hitlérisme, mais à mettre en exergue un certain « style de domination », celui d’un régime hostile à l’ « usage public de la raison » qui gouverne à la première personne par affirmations péremptoires, injonctions, contrôle de l’information et de la science, et recourt à la coercition pour surmonter la contradiction entre son verbe simplificateur ou les fantasmes en vogue dans l’opinion et la complexité de la réalité. »
Et c’est par là chez Blast

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