À Romans et dans les villages, le lent poison de la haine

La tentative d’implantation de l’extrême droite à Romans et la libération de la parole raciste se font sur un terreau alimenté depuis 2014 par la première magistrate de la ville.
Cet article est extrait du journal les 400 Coups n°11 | Hiver 2025, journal local animé par le Collectif pour Romans.

L’expédition punitive des 25 et 26 novembre 2023 et le rassemblement de 200 militant·es venu·es de toute la France le 30 novembre dernier peuvent être lus comme les points d’orgues d’une succession d’événements politiques locaux, avec en leur centre une actrice : la Maire de Romans. Souvenons-nous.

Le 8 mai 2014, Maire depuis 2 mois, Marie-Hélène Thoraval apparaît à la cérémonie toute de cuir vêtue, s’impatiente lors des discours des anciens combattant·es et résistant·es. Cinq ans plus tard, le Musée de la Résistance ferme ses portes, piétinant la mémoire résistante locale. Dans l’intervalle et depuis, une succession d’attaques sur celles et ceux qui ne sont pas jugé·es dignes d’être sur la photo du Romans fantasmé par Mme la Maire : suppression des menus sans porc à la cantine, baisse massive des aides aux écoles les plus défavorisées, augmentation exponentielle des tarifs du périscolaire pour les plus pauvres, abandon progressif de toute présence des pouvoirs publics à la Monnaie…

Cette réalité s’intensifie lors du drame de Crépol, où notre Maire court les médias nationaux et dénonce les “générations de délinquants” de la Monnaie, le “racisme anti-blanc”, stigmatise tout un quartier et ses habitant·es. Les conséquences ne se font pas attendre : la haine raciste se déverse sur les réseaux sociaux bien sûr, mais surtout dans la vraie vie, avec l’expédition punitive du mois de novembre qui a terrorisé tout un quartier et toute une ville. Et l’extrême droite nationale fait de Romans son nouveau projet d’implantation. Un an plus tard, le collectif “Justice pour les Nôtres” tente une action plus policée mais tout aussi raciste et discriminante dans son mot d’ordre. Collectif salué par Mme Thoraval, qui le félicite alors d’avoir été “irréprochable”. Notre Maire a choisi depuis longtemps ses combats, libérant la parole et la haine dans notre territoire.

Le racisme est “devenu la norme”. C’est en effet ce qu’a constaté Léa*. Neuf ans qu’elle habite dans un petit village près de Romans. Étudiante d’une vingtaine d’années, “typée” à la peau mate, elle a longtemps supporté en silence les blagues racistes, homophobes, sexistes, validistes de ses conscrit·es. En novembre 2023 elle était au bal de Crépol. Depuis, elle raconte :

Je me sens mal avec eux [ses ami·es] car je baigne dans des paroles racistes. Ce n’est pas que les jeunes, c’est tout le monde dans ce village. La mort de Thomas a été un point de bascule vers un racisme totalement décomplexé”.

Nina* vit à Romans. Jeune femme de 17 ans, elle aussi fait le constat d’une augmentation du racisme depuis un an :

On entend beaucoup de témoignages d’actes ou de paroles racistes, beaucoup de discriminations aussi envers les jeunes du quartier de la Monnaie. Quand on parle d’eux, on parle directement de Crépol et non pas des projets qu’ils ont pu faire.”

Sonia, elle, collégienne romanaise de 14 ans rapporte

“Depuis que je porte le voile, j’ai des regards effrayés ou méprisants, en mode quand je dis bonjour on ne me répond pas ou on m’ignore. Et au moment de Crépol on en a parlé au collège, qui était en état d’alerte. On nous disait de rentrer vite chez nous. Les personnes racisées du collège étaient méfiantes des gens qui passaient dans la rue.”

Au moment des législatives de 2024, c’est aussi cette expérience de Chérifa. Citoyenne romanaise engagée pour le Nouveau Front Populaire, elle a parcouru les rues de Romans avec son paravent décryptant le candidat Rassemblement National et ses idées. Intimidée à plusieurs reprises par la police municipale, elle a été convoquée le 30 juillet dernier au commissariat pour “diffamation envers un particulier” sur la base d’aucune plainte. Les reproches : montrer une croix gammée dans l’espace public (pour dénoncer les proximités entre Jordan Bardella et les néo-nazis). Depuis, aucune nouvelle. Chérifa réfléchit aux suites à donner à cette procédure abusive.

Sonia, à qui nous demandons comment elle se sent aujourd’hui, nous répond : “J’arrive à le supporter [le racisme], j’ai des ami·es qui ne vont pas hésiter à me défendre”. Soyons toutes et tous ces ami·es-là, pour contrer le poison de la haine.

* Les prénoms ont été changés à la demande des interviewées.

Collectif pour Romans


Et un article paru sur Ricochets le 3 février dernier

La maire de Romans Marie-Hélène Thoraval rabâche des discours d’extrême-droite éculés

L’heure est à la résistance

La maire de Romans sur Isère s’illustre à nouveau par des propos abjects, signant son appartenance de fait à l’extrême droite. Elle aussi parle de « submersion migratoire », cherche-t-elle un strapontin au gouvernement zombie Bayrou ? Elle ne dépareillerait pas au côté des sinistres Retailleau, Darmanin ou Valls.

Détourner l’attention et la révolte des personnes opprimées et « déclassées » vers des boucs émissaires pratiques (immigrés, migrants, RSAistes, musulmans, juifs…) fait toujours partie des stratégies des droites et de l’extrême-droite pour que le capitalisme et la domination des puissants continuent sans être inquiétée. Ils préfèrent depuis toujours que les galériens s’entredéchirent et continuent à subir plutôt qu’ensemble ils déchiquètent et exproprient leurs riches oppresseurs afin d’améliorer réellement leur commune condition sociale et politique.
Tomber dans ce panneau quand on est en bas de l’échelle sociale c’est se tirer une balle dans le pied et croire que l’infection du pied c’est la guérison.

Les partis et syndicats de gauche ont déçu depuis trop longtemps concernant la lutte contre les racines de l’oppression capitaliste et de la dépossession politique ? Alors luttons pour des voies plus radicales au lieu de s’abîmer dans les impasses vicieuses du néofascisme orchestrées par l’ennemi pour égarer et diviser.

A Romans ça résiste, le journal « Les 400 coups romanais » vient de sortir un nouveau numéro.

La stigmatisation des pauvres et la désignation de boucs émissaires passe bien sur les médias d’extrême-droite tels que Cnews de Bolloré (ou LCI, i24, BFM…).
Faisons en sorte que les néofascisme soit submergé par des vagues de révoltes sociales et d’aspiration à la démocratie directe qui balaieront les technocrates, capitalistes et politicards.

Marie-Hélène Thoraval et l’extrême-droite, la récidive permanente

A Romans, l’urgence de la résistance !

Après la fermeture du musée de la résistance, la mise en danger de la population de tout un quartier par la stigmatisation médiatique, l’adoubement des néo-fascistes lors de leur rassemenblement du 30 novembre, Marie-Hélène Thorval a à nouveau récidivé dans une interview sur Cnews le 29 janvier. « Submersion migratoire », attaques au couteau par des « auteurs qui ne sont pas des Français de souche et ont des origines liées à l’islam », relevant d’un « aspect culturel », « tour de vis » pour les chômeurs et les bénéficiaires du RSA.

Des propos clairement classistes, racistes et islamophobes, ne reposant sur aucune donnée statistique et relevant du pur fantasme identitaire et néo libéral. Des propos méprisants et stigmatisants contre les classes populaires et précaires suspectées de parasitisme. Des propos abjects melangeant origine et religion, essentialisant la violence comme si elle faisait naturellement partie de toute personne de culture ou de religion musulmane. Une fois encore des propos jetant à la vindicte populaire dans un rejet global, nos concitoyen·ennes, nos voisin·es, nos ami·es, nos collègues, nos familles.

Mais les mots ont un impact et nous l’avons constaté à Romans depuis 1 an et demi, notons une ugmentation des agressions physiques et verbales à caractère raciste.
M.H Thoraval met le feu à sa ville pour mieux la diviser.

Marie-Hélène Thoraval a définitivement tombé le masque. L’extrême-droite à Romans, c’est elle !

Elle a définitivement tombé le masque. L’extrême-droite à Romans, c’est elle !
Il est urgent aujourd’hui et maintenant pour toutes celles et ceux qui veulent vivre dans une ville apaisée, qui veulent faire communauté, reconstruire de la justice sociale, une société sans discriminations et faire vivre les valeurs de notre République « Liberté, Egalité, Fraternité » de se rassembler et de résister !

Et pour faire face, à lire, à acheter, à partager !
- « Les 400 coups romanais » – Face à l’extrême-droite, Romans résiste – sortie le 31 janvier

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